Ophtalmie sympathique

Bien que ce nom soit évocateur, cette inflammation oculaire peut mener à la cécité si elle n’est pas reconnue assez tôt et cela malgré une puissante immunosuppression. Heureusement sa survenue est rare aujourd’hui car les interventions chirurgicales sur les couches pigmentées de la rétine (iris, choroïde) se font avec beaucoup de soin. Les interventions chirurgicales sur le vitré, la rétine, les muscles oculaires ont été associées avec cette maladie surtout lorsque la chirurgie a été longue et complexe, et quand la fermeture de la plaie n’a pas été méticuleuse. Elle a été longtemps associée aux traumatismes violents impliquant des ruptures des parois de l’oeil atteint. Observée fréquemment dans les guerres et conflits du 18e et 19e, elle est maintenant rarement observée depuis le milieu du 20e siècle.

Symptômes et manifestations cliniques:

Il y a toujours un épisode traumatique ou chirurgical qui précède cette maladie. Cet épisode peut avoir eu lieu 1 ou 2 semaines avant ou dans un passé lointain - jusqu’à 10 ou 20 ans. Elle consiste en une inflammation de l’oeil adelphe (controlatéral, normal), impliquant la rétine et causant souvent une perte de la vision et des symptômes inflammatoires. A ses débuts, la perte peut être minime, le patient se plaignant plus d’une sensibilité à la lumière, de corps flottants et d’un flou visuel qu’il trouve difficile à décrire. L’inflammation n’est pas sans rappeler le VKH décrit ailleurs sur le site. Dans des stades plus évolutifs, la vision nocturne baisse avant d’observer une baisse de la vision de jour. Plus l’inflammation est avancée, plus elle sera difficile à traiter. On doit souvent recourir à des immunosuppresseurs puissants, voire combiner la thérapie avec un traitement local d’appoint.

Dans certains cas, des années d’une inflammation non contrôlée (ou non reconnue) dans l’oeil non traumatisé résulte en un oeil presque aveugle. La vision résiduel de l’oeil traumatisé est alors parfois meilleure que celle de l’oeil sympathisant. Ainsi une des thérapies qui consiste à enlever l’oeil traumatisé en présence d’une sympathie ophtalmique n’est que rarement la meilleure solution, mais c’est à un spécialiste de l’inflammation oculaire de décider ce qui serait le meilleur traitement à suivre.

Que va-t-on faire durant ma visite?

Dans le contexte d’une inflammation de l’oeil (uvéite), la visite auprès du spécialiste va prendre du temps. Lors de votre première visite, vous devriez vous attendre à rester pendant une ou plusieurs heures.

Au départ, nous étudierons vos antécédents médicaux et nous essayerons de déterminer si le traumatisme, ou la(les) chirurgie(s) passé(s) ont effectivement pu mener à une ophtalmie sympathique. Si vous avez un dossier médical constitué lors de visites antérieures auprès de votre généraliste ou d’autres ophtalmologues, apportez-le avec vous, ou envoyez le nous à travers notre site internet avant votre arrivée. Il nous serait très utile d’avoir une copie de tous les rapports opératoires que vous avez subi sur vos yeux, quelque soit la nature de l’intervention. La relecture de ces rapports nous donne parfois de précieux indices sur la nature de votre inflammation.  N'oubliez pas non plus d'apporter une copie des images de vos yeux; externe, de la rétine, les angiographies. Si vous le souhaitez, toutes ces images peuvent nous être envoyées par courriel, à travers le site (www.retina-uveitis.eu) ou vous pouvez les apporter vous-même sur un CD/DVD. N'oubliez pas également de nous fournir les noms et les doses des médicaments, que vous avez pris dans le passé (en particulier les corticoïdes et les immunosuppresseurs. Si vous savez approximativement quand vous avez pris ces médicaments et la réponse que vous avez eu au traitement, cela constitue autant d’indices qui pourront nous orienter vers une thérapie adaptée à vos besoins. .

Suivra un examen attentif des couches externes de l'œil pour évaluer la présence d’une uvéite granulomateuse. Vos yeux seront dilatés pour permettre un examen détaillé du vitré, de la rétine et des autres couches plus profondes de l’oeil. Souvent, d'autres tests sont nécessaires tels: l’OCT, l’angiographie, l’autofluorescence, l’ultrason. Les examens ophtalmologiques complémentaires qui seront nécessaire, ne pourront être déterminés lqu’au moment de votre première visite et suite à notre examen de vos yeux. Dans la mesure du possible tout sera complété en une journée.

La nécessité de tests complémentaires vous sera expliquée en détail au cours de cette première visite. Tous les examens complémentaires nous aident à établir un diagnostic, le prognostic visuel, et nous permettent d’identifier un traitement approprié à vos besoins spécifiques. Les prises de sang, si nécessaire, seront effectuées durant votre visite. Dans certains cas, ces dernières pourront être effectuéees dès votre retour chez vous. Nous vous demanderons alors de nous communiquer les résultats dès que vous les recevrez.

Les options thérapeutiques

L’ophtalmie sympathique, si elle est diagnostiquée peu de temps après son apparition nécessite un traitement de choc mais de durée relativement courte (un an). Dans la majorité des cas, un traitement immunosuppresseur sera requis en permanence, bien que l’on puisse espérer réduire les doses fur et à mesure d’une baisse de l’inflammation oculaire.

Notez que le traitement d´une inflammation oculaire est un partenariat entre le patient et l'équipe médicale. Un bon travail d’équipe garantie le meilleur résultat et optimise les chances de préserver la vision à long terme.