Oedème maculaire

Oedèmes maculaires et perte de la vision

La macula est la partie de l’oeil qui vous donne la vision de précision, celle qui vous permet de lire ce texte ou voir le sourire de vos proches. Toute atteinte à son intégrité mènera à une baisse de la vision. Pour que la rétine et ses photorécepteurs fonctionnent bien, elle doit pouvoir maintenir son intégrité et reste aussi compacte que possible. Lorsque la rétine maculaire devient trop épaisse et que sur un OCT on arrive à y reconnaitre la présence de logettes (accumulation de liquide dans la structure de la rétine), on affirme que cette macula est devenue oedémateuse (oedème maculaire).

Quelles sont les causes de l’oedème maculaire?

Les causes sont multiples. L’oedème est souvent associée au diabète surtout de type II, suite à une occlusion vasculaire veineuse ou en conséquence à des néovaisseaux sous rétiniens (DMLA, myopie forte). Elle peut être en rapport à certaines conditions inflammatoires de la rétine. Elle survient également sans cause connue (idiopathique) ou en raison de certains patrimoines génétiques. Elle peut également survenir à la suite de chirurgie (cataracte et rétine). Comme vous pouvez vous en douter l’approche thérapeutique dépendra de la cause.

Les approches thérapeutiques

Si la cause est une occlusion vasculaire ou le diabète, les anti-VEGFs injectés dans l’oeil ou des implants de corticostéroides au long court (dexaméthasone - Ozurdex, fluocinolone - Illuvien) sont des options à considérer. Le choix dépendra de la sévérité de l’ischémie rétinienne, du degré d’inflammation, si vous avez été opéré de la cataracte avant que l’oedème n’apparaisse, et si vous souffrez de glaucome. En effet, bien que les corticostéroides réduisent la fréquence des injections, ils peuvent selon le type et la fréquences des injections induire des cataractes et le glaucome - au point où une chirurgie devient nécessaire. Votre capacité à tolérer des injections mensuelles pendant quelques mois à plus d’un an, et donc également à venir à des contrôles fréquents. Bien que les injections sont le traitement de choix aujourd’hui, dans certains cas, le laser est encore employé en complément de ces thérapies. L’ophtalmochirurgie au laser est souvent appliquée par micropulsation sous le seuil de détection (subthreshold micropulse laser). Des recherches dans le domaine qui s’étalent sur plus de 20 ans en ont fait la preuve, particulièrement lorsqu’il est associé aux autres moyens thérapeutiques.

Dans les autres cas cités ci-dessus, il existe d’autres approches thérapeutiques - des injections sous ténoniennes, l’acétazolamide (diamox, glaupax) par voie orale, les analogues de l’hormone de croissance sous cutanée, parmi d’autres. L’approche thérapeutique ne peut être déterminée que par un examen détaillée de votre oeil.

Dans le cas du diabète et des occlusions vasculaires, l’oeil est en quelque sorte un fenêtre sur votre état de santé. La rétine est une partie de votre cerveau. Ainsi si vous voulez éviter des séquelles tel que des paralysies (ACV), il est important que votre généraliste fasse un bilan complet de votre santé. S’il trouve une hypertension artérielle, un diabète mal contrôlé ou d’autres facteurs de risque, maintenant est le moment de vous prendre en charge! Votre ophtalmologue devrait pouvoir vous orienter ou même proposer à votre généraliste des examens complémentaires. Si nécessaire lors d’une visite à notre cabinet, nous pouvons effectuer ces examens.

Comment se déroule une visite?

Lors de la première visite, vos antécédents oculaires et médicaux seront revus. Un examen complet des 2 yeux sera effectué comprenant un examen approfondi de la rétine. Un ou plusieurs examens complémentaires seront nécessaire pouvant inclure des photos de la rétine et du nerf optiques, un OCT, l’OCT angiographie ainsi qu’une angiographie fluocéinique ou possiblement ICG. D’autres examens seront peut être nécessaire et seront proposés lors de la visite. Nous nous efforcerons de compléter tous les examens le même jour mais attendez vous à passer 2 à 3 heures en notre présence. En fonction du diagnostique et des informations fournies avant votre visite, nous pourrons être plus précis quand au temps que vous devrez prévoir.

Les visites subséquentes suite à l’instauration d’un traitement peuvent être plus limités - souvent à la vision, la tension oculaire, l’OCT, l’OCTa et un examen succinct de la vue. Tout dépendra de l’état de l’oeil et la réponse au traitement.

Et si une injection est nécessaire, que va-t-il se passer?

Dans la mesure du possible, si une injection s’avère nécessaire, nous la faisons lors de votre rendez-vous, dans une salle dédiée à cet effet. L’injection intraoculaire est considérée un acte d’ophtalmochirurgie. Il nécessite donc une prise en charge adéquate.

Votre oeil sera insensibilisé avec plusieurs gouttes d’anesthésie. En général cela suffit à éliminer la douleur de l’injection. S’il persiste une sensibilité trop forte, un anesthésique peut être injecté sous la conjonctive ce qui permettra de rendre la sclère totalement insensible. Votre ophtalmochirurgien expliquera en plus de détail la procédure.

Une fois prêt pour l’injection, nous ferons usage d’un antiseptique autour de l’oeil afin de réduire au minimum le risque d’infection. Nous n’injecterons pas un oeil où une infection des paupières est présente (blépharite). De préférence, mesdames, évitez de maquiller un oeil devant être injecté. Nous devrons enlever ce maquillage avant l’injection! Un drap stérile sera placé autour de l’oeil et l’injection prendra qu’un instant à compléter. Il est possible qu’une petite bulle d’air entre dans la cavité de l’oeil au même moment que l’injection. Si elle est présente, elle est souvent visible au bas de l’oeil. Elle disparaitra rapidement.

A la suite de l’injection vous pourrez rentrer chez vous. Une amélioration de la vue ne sera visible que 2 à 4 semaines plus tard, dans certains cas, aucune différence ne sera notée même lors de la visite suivante. Ce n’est que lors de l’examen de la vue et de l’OCT que l’on décèle dans ces cas le degré d’amélioration.

Bien que ces injections ne présentent que peu de risque, la vigilance est toujours de rigueur. Une infection dans un contexte chirurgical est toujours possible. Ainsi, dans la semaine qui suit l’injection, une douleur sévère dans l’oeil et une baisse importante de la vue (mouvement de la main, perception lumineuse), sont possiblement des signes d’une infection (le risque est d’environ 1 injection par 10000). Si nous pouvons intervenir tôt, la vision sera préservée, sinon la perte sera irréversible. Contactez nous en cas de doute